Animaux et nature

Mon enfance a été comblée par des animaux divers et variés : chats, chiens, poissons, têtards, … Je me souviens d’un départ en vacances avec, dans la VW coccinelle, ma sœur, mon frère et moi, nos parents, un gros chien et … une salamandre ! Une autre fois, nous sommes revenus avec un passager clandestin : un chaton trouvé sur la plage, qui a eu la bonne idée de se cacher sous le siège de la voiture au passage de la douane.

Fascinée par le vivant, c’est tout naturellement que je me suis tournée vers la biologie pour mon choix d’étude. Même après une reconversion professionnelle, ma passion pour la nature n’a pas faibli. Les balades en forêt ou à la montagne sont autant d’occasion de s’émerveiller. Mon animal préféré, mon totem, est le loup.

Depuis l’été 2023, mes animaux de compagnie ont chacun 6 pattes et 2 antennes. Et ils sont très nombreux, plus de 300. Oui, oui, vous avez bien lu ! Il s’agit de Rosaline, une reine de fourmis du genre Lasius sp. et de ses ouvrières. Trouvée le 7 juillet 2023 devant la maison, puis placée dans des conditions de fondation d’une colonie, Rosaline a hiverné avec 24 ouvrières. Ce nombre a plus que décuplé depuis le réveil de la colonie en mars 2024. Pour la petite histoire, Rosaline est aussi le nom d’une dentelle aux fuseaux, d’origine belge.

(*) en Esperanto « animal de compagnie » se dit « dorlotbesto », littéralement bête à dorloter, ou qui dorlote. C’est mignon, n’est-ce-pas ?

Un nouveau compagnon est entré dans ma vie en novembre 2024: Brouki, adorable mâle d’environ 5 ans, rescapé de la rue et sauvé par l’Association des Animaux Sans Famille et le cabinet vétérinaire Aiuto, à Saxon (AASF – Facebook, www.aiuto.veto.ch).

Rosaline est du genre Lasius, probablement de l’espèce Lasius niger, la petite fourmis noire des jardins.

La diapause est la période d’hivernation pendant laquelle les fourmis n’ont plus d’activité et ne se nourrissent pas. Elles ont juste besoin d’un environnement humide. Rosaline et ses filles ont passé leur première diapause dans l’obscurité et une température de 7-8 °C, entre début novembre 2023 et mi-mars 2024. Elles ont alors été replacée à température ambiante.

Fin mars 2024, Rosaline et ses ouvrières ont été priées de déménager de leur tube de verre vers un nid plus grand avec une aire de chasse pour faciliter le nourrissage.

Le déménagement
Perdue, dans une monde inconnu
Enfin, toutes à l’abri
Avril, reprise de la ponte
Ponte quotidienne massive
Juillet, accès à 3 nouvelles loges
Cocons et 1 juvénile non pigmentée
Couvain abondant
Fin de la saison avec +/- 400 ouvrières

Les ouvrières trient et déplacent le couvain (oeufs, larves, cocons). Elles ont construit un mur de sable humide avec un orifice juste assez grand pour laisser passer la reine. La loge en bas à droite sert de dépotoir.

A mi-septembre 2024, Rosaline a spontanément cessé de pondre. Avec la chaleur de la fin de l’été, un refroidissement de 2-3 semaines et un « été indien » d’une vingtaine de jour, le nid est resté à température ambiante (15-20°C) et les fourmis ont été nourries de gel sucré et de protéine pour les larves (mouches à fruits, vers de farine juvéniles).

Après une bonne centaine de nouvelles éclosions, le couvain a bien diminué. Mi-novembre, la colonie a été placée dans le lieu de diapause (hivernation), une armoire dans un escalier non chauffé. La température va naturellement descendre à 7-8 °C.

Jusqu’en mars 2025, il n’a aura pas de nourrissage, seulement un apport d’eau pour assurer une humidité nécessaire